Il était une fois …la vitrine animée d’un commerce de Nanterre

Creche_Noel_Chesne_2Comme, chaque année en décembre, les Grands Magasins des Grands Boulevards à Paris créent l’évènement avec leurs vitrines animées de Noël.
Nanterre avait aussi sa vitrine animée qui faisait rêver petits et grands à chaque fin d’année entre 1953 et 1985, c’était celle du magasin de chemiserie de M. et Mme CHESNE au 82 rue Maurice-Thorez, tout près de la gare,  actuellement la station du RER Nanterre-Ville.
 L’ensemble du tableau couvrait une superficie d’un mètre sur un mètre (1 m2).
Cette animation était présentée tout le long du mois de décembre, mais avant l’inauguration, tant que l’ensemble n’était pas achevé, un grand drap blanc masquait la vue depuis la rue.

C’était la vie d’un village de montagne dont les acteurs et le décor changeaient tous les ans. Une année la fête foraine était le thème central, une autre année c’était la restauration de montagne et encore les bucherons ou les petits nains malades…Personnages_creche_animee_Chesne_ (2)Les personnages animés étaient représentés dans leur travail à la mine, à la cuisine, à la forge, dans la forêt, …
Chaque année, un village nouveau apparaissait.
Un petit nain, qui dormait et dont le drap se soulevait à chaque respiration, amusait beaucoup les enfants. Et chaque année aussi, un petit chat était présent. Il remuait la queue et tentait d’attraper une petite souris qui se cachait. Cette scène était placée en bas de l’animation, à la bonne hauteur  pour les yeux des « touts petits ».
Les enfants entraient dans la boutique dès le mois de novembre pour demander si les petits nains seraient encore présents cette année. Parfois Jean Chesne les emmenait dans l’arrière-boutique pour leur montrer le travail déjà achevé.
C’était un beau cadeau de Noël pour les enfants et … aussi pour M. Chesne car cela représentait pour lui une véritable passion. Pendant les deux mois de novembre et d’octobre, il travaillait pour la prochaine vitrine …dès qu’un moment de libre  se présentait.
Dans cette période, lorsque sa fille rentrait de l’école avec ses copines, elles se précipitaient dans l’arrière-boutique pour voir l’avancée du travail et des personnages.

M. Chesne fabriquait tout lui-même sauf les sapins et les nains. Il sculptait les petits animaux dans des os à moelle et il utilisait les grosses agrafes des colis livrés au magasin pour réaliser le fer forgé qui ornait les petits  meubles.Personnages_creche_animee_Chesne_ (7)

Tout l’animation était réalisée en mécano et le moteur animant l’ensemble développait la puissance d’un quart de cheval vapeur.
Après la période des fêtes, chaque année , tout était démonté, rangé et classé dans des boites.
L’installation dans la vitrine représentait une opération délicate car l’ensemble était à la fois lourd et fragile. Pendant le mois de décembre, les enfants surveillaient la marche des petits nains depuis la rue et ils n’hésitaient pas y rentrer dès que quelque chose ne fonctionnait plus afin d’en informer M. Chesne.
Il arrivait que des parents oublient leurs enfants dans la boutique car ceux-ci se mettaient à genoux derrière la vitrine pour observer l’envers du décor, là où passaient les petits chariots de la mine. Ils étaient passionnés par les petits nains et ne disaient rien et ils regardaient avec de grands yeux émerveillés.
Madame Chesne, quant à elle, assurait un travail supplémentaire tout au long du mois de décembre: nettoyer les vitres de la vitrine plusieurs fois par jour, car entre les petits doigts et le petit nez collé sur la vitre,… il y avait des traces.

Des enfants de cette époque, aujourd’hui devenus adultes conservent un souvenir ému de cette vitrine animée et n’hésitent pas à en parler, à l’occasion, avec la fille de la maison Chesne.
En mars 2006, un article de Nanterre-Info présentait le magasin Chesne .

Pour lire cet article , cliquer sur l’image:Chesne_306

 

 

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