À l’eau des fontaines d’antan (1ère et 2ème partie) – novembre et décembre 1991

Ce dimanche 19 avril 1761, devant les fidèles massés dans l’église Saint-Maurice de Nanterre, le curé a appelé, au cours de son prône, ses paroissiens à une délibération de la plus grande importance à l’issue de la grand’messe.
À 11 heures, ils sont tous là devant le principal portail de l’église.
Il y a Jean Simon, le vigneron, que les suffrages de ses concitoyens ont porté aux fonctions de syndic. Maître Cordier, le notaire, est également présent et son fidèle compte rendu nous permet de reconstituer la scène. Les principales familles nanterriennes sont représentées : Carthery, Philippe, Moussard, Badaire, Giroust, D’allichamps, Rotty, Delahaye, Cuvillier, Vanier, et bien d’autres.
Jean Simon prend la parole et rappelle à l’assemblée qu’il s’agit de débattre du problème de l’eau.
Pourtant, la plupart des habitants possèdent un puits, en propre ou en commun, car la nappe phréatique n’est qu’à 5 à 8 mètres. Sur le plan de 1778, on en dénombre 197, rien que dans le bourg, mais leur eau est très calcaire et ce sont des fontaines publiques alimentées par des sources que nos prédécesseurs réclament.
Des travaux de fouilles et de drainage ont été effectués au pied du Mont-Valérien et les eaux ainsi découvertes vont pouvoir fournir deux fontaines. La première comportera un bassin de charge et sera située, sur une base triangulaire, place du Martray (place G. Péri).
Un aqueduc enterré mènera l’eau à la place de la Porte de Rueil (place du Maréchal Foch) où un lavoir doublé d’un abreuvoir à chevaux sera installé. On avait d’abord envisagé de mettre une fontaine au carrefour de la Flache (croisement des rues Volant et M. Thorez) mais l’abondance des eaux autorisait une installation plus importante, que l’acquisition d’une pièce de terre à la Porte de Rueil rendait possible.
Bien longtemps auparavant, les chanoines du collège Sainte-Geneviève, titulaires de la Seigneurie de Nanterre, avaient fait établir des pierrés (conduits souterrains construits en pierre sèche) rassemblant les eaux qui sourdaient sur les flancs du Mont-Valérien. L’eau parvenait dans un bassin couvert d’un édicule en bois, que l’on désignait sous le nom de Fontaine d’Hérold (du nom de son constructeur ?) puis sous celui de Fontaine de Rolle et qui se situait à l’actuelle intersection du Bd Hérold et de la rue Sadi-Carnot. Elle s’écoulait ensuite vers le collège des Génovéfains à l’emplacement de l’actuel centre médical de la rue M. Thorez.
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Ci-dessous:
Planche cartographique extraite  de Nanterre : du village a la cité industrielle
Mémoire de fin d’études présenté par M. J. A. P. FRAIGNEAU

auprès de l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Paris.
1946
Source : Fonds Fraigneau Société d’Histoire de Nanterre

 

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