Les chasses royales au XVIIIe siècle – mars 2022

Sous l’Ancien Régime, Nanterre faisait partie d’un territoire de chasse exclusivement Articles_SHN_Nanterre_Info_tablo_fevrier_2022 administré par la capitainerie de Saint-Germain, comprenait les actuels Val-d’Oise, les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Cette capitainerie assurait la gestion et la surveillance du territoire de chasse. Les bois, forêts et garennes, mais aussi les terrains cultivés qui le recouvraient, étaient complètement soumis aux plaisirs cynégétiques du roi. À cet effet, les forêts avaient été quadrillées par des routes et des allées forestières droites et larges, tracées pour la sécurité du roi et les manœuvres des équipages.  Des gardes, les «gardes des plaisirs du roi», étaient chargés de lutter contre le braconnage. Ils habitaient leur zone de surveillance. À Nanterre, en 1769, le sieur Giroux, qui occupait cette fonction, était également syndic perpétuel de la communauté des habitants. La capitainerie disposait d’un tribunal particulier, qui jugeait les délits de chasse. Les peines encourues pouvaient être importantes : fortes amendes et même prison en cas de vente de gibier.

 Les remises à gibier
À Nanterre, la culture de la vigne, des céréales, des légumes et des fourrages occupait une grande partie du territoire. Depuis Louis XIV, le gibier y étant trop à découvert, des arbres avaient été plantés sur des terrains d’environ un arpent (cinquante et un ares) afin de constituer des réserves. Une dizaine de ces remises, réparties en bordure de la Seine, permettaient au gibier de s’y nicher et de s’y reproduire, tandis que les champs et cultures environnants lui offraient la nourriture.

Le comte d’Artois
En 1777, Louis XVI autorisa son frère, le comte d’Artois à chasser sur un vaste territoire qui réunissait deux de ses châteaux, celui de Maisons-sur-Seine et celui de Bagatelle, et dans lequel Nanterre était inclus. Fervent adepte de la chasse, le prince renforça la surveillance en employant ses propres gardes, dotés de leurs propres uniformes et chargés d’exercer un contrôle sur les gardes de la capitainerie. Il craignait sans doute que ces derniers, ne soient trop proches des habitants et n’appliquent pas les règlements à la lettre.
Le comte d’Artois devient roi de France et de Navarre en septembre 1824 sous le nom de Charles X quand décède son frère Louis XVIII.
La «révolution de Juillet»met fin à son règne. pendant les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830, appelées les Trois Glorieuses,  durant lesquelles le peuple de Paris se soulève et renverse finalement Charles X qui abdique le 2 août 1830.
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Prolonger la lecture

Cahier des plaintes, doléances et remontrances des corps et communautés des habitants du Bourg de Nanterre 13 avril 1789 où sont reprises les demandes des habitants.

Observations préliminaires et particulières pour ledit bourg de Nanterre
1e –  Ce bourg est situé entre Paris, Versailles, Saint-Germain en Laye et Argenteuil, et à la distance de deux lieues de chacune de ces villes; le sol de son terroir en plus grande partie est ingrat et considérablement chargé de gibier de toute espèce, d’autant qu’il est dans ladite capitainerie de Saint-Germain, et que le canton du Calvaire et de ses environs est possédé par le sieur de la Reynière, fermier général; lequel canton contient presque la totalité des meilleurs terrains du territoire dudit Nanterre; que même, indépendamment des anciennes remises qui existent encore, il en a fait former au nom du Roi quatre nouvelles; que, d’ailleurs, ses gardes-chasses exercent des voies de fait, maltraitent les cultivateurs, contre lesquels gardes-chasses il a été rendu différentes plaintes en la justice dudit Nanterre, qui ont été suivies d’informations, décrets d’ajournement personnel et de provision, et lesquelles procédures ayant été évoquées en ladite capitainerie, elles sont demeurées sans effet.

Demandes particulières – Nanterre
Article 7ème.
Suppression des capitaineries, destruction totale de lapins, et diminution de toute autre espèce de gibier.

Article 8ème.
Destruction des colombiers.

Article 19ème.
Suppression des milices, comme nuisibles à l’agriculture et dispendieuses pour ceux qui y sont sujets

 

 

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