Des travailleurs chinois à Nanterre pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918)– mars 2022

Pendant la Première Guerre  mondiale, en 1916, pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre provoquée par la mobilisation, l’État français eut recours à des travailleurs venus de Chine.
Selon un accord signé par la France et la Chine, le 4 mai 1916, des travailleurs chinois sont enrôlés sous contrat civil, pour une durée de trois à cinq ans. Âgés de 25 à 30 ans, ils doivent être aptes à un dur travail. Logés, nourris, habillés et chaussés, ils sont payés pour une durée de travail quotidienne de dix heures ; une partie du salaire étant versée à la famille. La plupart des recrues sont des paysans pauvres de l’arrière-pays, sans qualification. À part les interprètes, ils ne parlent ni le français ni l’anglais. L’attaché militaire en Chine écrit : « … la main-d’œuvre chinoise, surtout celle du nord, doit nous donner satisfaction. Sobre, robuste, endurant et docile, l’ouvrier chinois s’adaptera à notre climat et à des travaux même pénibles, n’exigeant aucun effort mécanique. Il ne s’agit bien souvent que d’hommes de peine, de coolies et de terrassiers. » De telles appréciations colonialistes laissent augurer les conditions de vie qui seront imposées à ces hommes. Des compagnies françaises concessionnaires sont chargées de leur recrutement et de leur transport en France par voie maritime. Avant le départ, les travailleurs passent une visite médicale portant sur les maladies contagieuses, et on leur rase le crâne. Le voyage en bateau peut durer de quarante jours à trois mois. Il est particulièrement éprouvant pour des populations qui ne connaissent pas la mer. Le transport de Marseille s’effectue par train dans des wagons fermés prévus pour 40 hommes et huit chevaux. On comptera ainsi 37 000 travailleurs chinois acheminés en France.

À la Papeterie de la Seine
À Nanterre, un groupe de 25 travailleurs chinois est affecté à la Fonderie nationale d’artillerie, mise en service le 3 juillet 1917. L’usine est contiguë à la Papeterie de la Seine qui assure l’administration et le logement de cette main-d’œuvre.

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Prolonger la lecture :

La Fonderie nationale d’Artillerie de Nanterre
extrait du Bulletin SHN n°51  La Papèterie de la Seine à Nanterre d’après 100 ans d’archives

Soldats indochinois au camp de la Folie

extrait du Bulletin N°34 – La Folie du camp d’aviation militaire à l’université Paris X-Nanterre 1916- 1972 – René KERZRÉHO

 

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