Sur un air de Jean Corti – novembre 2020

Jean Cortinovis, sa mère et ses deux frères, d’origine italienne, arrivent en France en 1931. Ils rejoignent M. Cortinovis père, qui avait fui les fascistes un an plus tôt. La famille habite d’abord dans le haut de Rueil, près du Mont-Valérien, puis à Nanterre. Elle y retrouve les nombreux Italiens du Nord vivant dans ces deux communes. Le père travaille en tant que ferrailleur chez Simca à Nanterre : avec une griffe, il ramasse les copeaux de métal tombés des presses, les met dans un chariot, les tasse avec un pilon et les cercle d’un fil de fer.
Un voisin qui tombe bien.
L’évènement qui influencera toute la vie de Jean se produit à ses 12 ans, en 1941 pendant la guerre. Son voisin, un Italien, joue de l’accordéon. Jean lorgne l’instrument, qui n’est pourtant qu’un petit accordéon chromatique sans grande valeur. Et un jour, le voisin – à qui l’intérêt porté par Jean à l’accordéon n’a pas échappé –, lui donne l’objet tant convoité. À partir de ce moment-là, il joue, tout seul dans sa chambre, en s’inspirant des mélodies diffusées à la radio : celles de Tino Rossi, Rina Ketty, Lucienne Delyle, Fréhel. Voyant qu’il se débrouille bien, son père l’emmène un soir animer une soirée entre Italiens dans un bistrot de Nanterre.
Tous sont convaincus qu’il a pris des leçons avec un professeur ! Son père décide alors de le faire jouer dans des cafés. Comme il connaît tous les airs à la mode, Jean commence à gagner un peu d’argent de cette façon. Tous les samedis et dimanches, il anime l’apéritif dans un café de l’avenue Georges-Clemenceau, en face de l’usine Simca (le bistrot d’un ami de son père). Il se souvient même d’avoir joué de l’accordéon en 1944, pendant que les convois allemands en provenance de Normandie passaient sur l’avenue.
Jean Cortinovis, devenu Jean Corti, …
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Les cafés nanterriens ont vu commencer la carrière d’accordéoniste de Jean Corti, avant qu’il joue dans les dancings et cabarets. Repéré par les plus grands, il accompagnera Jacques Brel, signera des musiques avec Jo Privat et reviendra à Nanterre avec les Têtes raides.

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