Quand les habitants du quartier des « Bels-Ebats » voulurent quitter Nanterre ! – juin 2021

Dans le secteur des Groues, en pleine mutation aujourd’hui, plusieurs ilots d’habitation existaient au début du 20ème siècle. Le quartier s’appelait alors « La Folie », et l’une des rues, très vivante, portait ce joli nom de « Bels-Ebats », non loin de la Carrière-aux-Loups. On y dénombrait des dizaines de maisons et près de 700 habitants.
De 1927 à 1935, on trouve dans la presse nationale et dans une publication municipale, l’écho d’une mobilisation active de ces habitants, allant jusqu’à revendiquer une sécession d’avec Nanterre !
Avant cette demande de séparation de Nanterre, en 1933, les habitants du quartier relataient leurs revendications dans la presse. Un article de Paris-Soir, du 30 décembre 1927, donnait l’atmosphère du quartier de La Folie et plus particulièrement de la rue des Bels-Ebats:
 » Vous avez déjà remarqué cela ? Dans chaque commune, il y a toujours un quartier toujours plus délaissé que les autres. Il existe un quartier non reconnu en quelque sorte par la commune. Le quartier de La Folie à Nanterre offre un aspect désolé. Strié par des kilomètres de rails, coupé par des ponts inesthétiques en ciment, défoncé par d’anciennes carrières, avec des terrains vagues, des terrains en friche, des cabanes en bois de-ci, de-là, il rappelle les paysages de la zone. Pourtant, en le parcourant, vous y découvrez de coquettes villas, des cafés comme partout et au bout d’une heure d’acclimatation, on ne redoute plus de mauvaises rencontres. Le quartier de La Folie souffre d’être trop éloigné du centre de la commune. Ses rues – on devrait dire ses chemins – ne donnent pas l’impression d’être soigneusement entretenues. La rue des Bels-Ebats, baptisée ainsi par un doux ironiste, est, à cet égard, une des plus mal partagée. On lui a tellement mesuré la place tout au long de son parcours, des carrières à la rue Veuve-Lacroix, qu’elle n’est en réalité qu’un chemin misérable.  »
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