La construction du fort du Mont-Valérien – janvier 2022

En 1841, de considérables travaux sont entrepris sur le mont Valérien. Ceux-ci vont durer plusieurs années et recourir au dur labeur d’innombrables ouvriers. La butte de 161 mètres est alors située en grande partie sur le territoire de Nanterre. Son activité religieuse avait cessé en 1830 avec l’arrivée de Louis-Philippe au pouvoir. Il est décidé d’édifier sur la butte, devenue un lieu stratégique, un fort chargé d’assurer la défense de la capitale sur son flanc occidental. L’idée de fortifier Paris était née après les défaites napoléoniennes et l’invasion, à deux reprises, de la capitale. Plusieurs projets avaient vu le jour ; finalement, c’est la réalisation d’un mur d’enceinte continu autour de Paris qui est retenue en 1840, qu’accompagne la construction d’une ceinture de 14 forts à environ 5 kilomètres de la capitale. Le général Dode de La Brunerie est chargé d’organiser le gigantesque chantier des fortifications ; le colonel Vaneechout et le capitaine Humbert vont diriger les travaux relatifs au Mont-Valérien.

Une véritable citadelle
Conçu comme une citadelle, le fort présentera la forme d’une double étoile ; cinq immenses bastions l’entoureront ; des demi-lunes en avant, construites en pierres meulières, garnies d’énormes glacis, garderont l’approche de ces bastions. Les fossés compteront 20 mètres de largeur et la hauteur des murailles s’élèvera à 14,50 m sur 3,50 m ; chaque face de bastion s’étendra sur 70 mètres et sera garnie de 18 batteries.

Dès le mois de janvier 1841, les travaux de terrassement commencent avec un nombre considérable d’ouvriers civils et 150 soldats du génie. Tout l’ancien bois est rasé. Le bâtiment que Napoléon avait fait édifier en 1812 pour servir de maison d’éducation aux orphelines de la Légion d’honneur, et le château de Forbin-Janson sont conservés.

Un terrible accident
Le chantier devient difficile quand il faut intervenir dans du sable et des marnes car des glissements de terrain risquent de survenir. C’est ce qui arrive, en mai 1843, lorsqu’une masse de terre de plus de 2 000 m3 se détache, provoquant un terrible accident. Le génie avait fait creuser à partir du sol, par gradins de 1,60 m, pensant que cette précaution suffirait pour maintenir les terres qui dominaient cette partie. Malheureusement, cette mesure n’a pas eu le résultat attendu. Des 26 ouvriers qui travaillaient en contrebas, 4 seulement peuvent s’échapper, les autres sont ensevelis. L’intervention rapide des travailleurs civils et militaires permet de dégager 8 personnes encore vivantes, mais 14 hommes doivent encore être sauvés.
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Carte Paul BARBA – Mont-Valérien 1830

Prolonger la lecture

Le grave accident pendant le chantiee en mai 1843

Exposition: « le Mont Valérien, fragments d’une histoire partagée » Nanterre, Rueil-Malmaison-Suresnes

Plan-relief du Fort du Mont-Valérien en 1844

 

Bulletin N°6 – la chapelle des fusillés du Mont-Valérien

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