Les rues autour de la Cité du Vieux-Pont et les squares et allées à l’intérieur de la Cité.

Retrouvez l’ensemble de ces informations dans le Dictionnaire historique des rues de Nanterre (aussi accessible en cliquant sur l’image)

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 Dans le Dictionnaire Historique des rues de Nanterre

VIEUX PONT (cité du)
En 1931, un arrêté du Préfet de la Seine déclare d’utilité publique l’acquisition par l’Office Publique d’Habitations à Bon Marché du département de la Seine, des parcelles délimitées par les rues Boileau, Thomas Lemaître, Lamartine et le boulevard National afin d’y réaliser un ensemble de logements.
Le 23 décembre 1932, le Conseil municipal de Nanterre approuve ce projet déposé par l’Office d’H.B.M, avis confirmé par une nouvelle délibération en date du 24 juillet 1936, et un arrêté du Ministre de l’Intérieur daté du 13 avril 1937 fixe les obligations des deux parties : l’Office représenté par son fondateur Henri Sellier alors Conseiller Général et Sénateur de la Seine et la ville de Nanterre, représentée par son Maire Raymond Barbet, Conseiller Général de la Seine. L’Office devra réaliser la viabilité du lotissement et ensuite remettre les voies principales à la commune, celle-ci s’engageant à réaliser les équipements scolaires.
Le projet de réalisation de 620 logements conçu par les architectes R. Hummel et A. Dubreuil sera gelé pendant la seconde guerre mondiale et les travaux ne commenceront qu’en 1949 et dureront trois années.
Le groupe scolaire Paul Langevin pensé par les mêmes architectes ouvrira en 1953 et une seconde école maternelle sera inaugurée en 1957.
Les logements sont aujourd’hui gérés par l’Office Public d’H.L.M des Hauts de Seine.

 VIEUX PONT (rue du)
Voie longue de 573 mètres débutant rue Henri Barbusse et se terminant boulevard National.
La rue fut réalisée en 1893 sur l’emprise partielle d’un chemin large de 1,60 mètre, le chemin du Vieux-Pont, qui partant de la rue Saint-Germain rejoignait le fossé d’assainissement de Rueil-Nanterre, puis bifurquait vers le nord permettant d’accéder au  pont ouvert dans le talus de la ligne de chemin-de-fer Paris-Saint-Germain. C’est cette dernière partie du chemin qui deviendra par la suite le boulevard National.
Le plan d’alignement de 1899 nous montre la présence d’un puits en plein milieu du chemin non loin du fossé d’assainissement.
C’est au début de cette rue que Charles Heudebert, boulanger nanterrien – son père tenait boutique rue du Chemin de Fer – fera construire en 1906 une usine de fabrication de pains de régime. L’usine produira jusqu’à 72.000 tonnes de biscottes en 1956 mais devra fermer ses portes en 1968.
Les bâtiments rénovés accueillent aujourd’hui bureaux, logements et administrations dont la Direction des impôts.
On est tenté de penser que chemin et rue tiennent leur nom du pont construit en 1837 en même temps que la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain.
Il n’en est rien, puisque au « Plan terrier » de 1688 figure déjà un « centier » du Vieux Pont prenant la direction de Chatou et que le Plan d’intendance de 1781 recense un canton dit « sur la chaussée du vieux pont » situé à proximité immédiate du chemin de Chatou.
Le vieux pont en question est donc, sans erreur possible, celui enjambant la Seine à Chatou édifié sous le règne de Louis XIII au début du 17ème siècle, et qui permettait aux équipages royaux venant du Louvre de se rendre au château de Saint-Germain.

LAMARTINE (rue)
Voie publique longue de 475 mètres commençant rue Thomas Lemaitre et se terminant boulevard National.
C’est une branche de l’ancien chemin du Vieux Pont – le rural n° 35 -, l’autre branche constituera l’emprise de la rue du Vieux Pont, et qui élargie et viabilisée deviendra au début des années 1880, la rue Lamartine en hommage au poète romantique (1790-1869) auteur notamment des Méditations poétiques, Jocelyn, la Chute d’un ange, l’Histoire des Girondins, oeuvres qui lui valurent une grande popularité.
Egalement homme politique, député en 1833, ministre des Affaires Etrangères en 1848, il cautionna lors des journées de juin, les mesures répressives, et son échec aux élections présidentielles du 10 décembre 1848 mit fin à sa carrière politique.

NATIONAL (boulevard)
Voie publique longue de 1324 mètres débutant avenue Joffre et se terminant route de Chatou.
La voie située en limite de Nanterre et Rueil-Malmaison fut ouverte à la fin du 19ème siècle, partie sur la rigole d’assainissement des deux communes et partie sur l’emprise du chemin du Vieux Pont, qui passant sous la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain permettait de relier les quartiers situés de part et d’autre du talus. C’est alors le chemin vicinal n° 8. Mais comme le boulevard relie deux routes nationales – la R.N* 13 et la R.N* 190 (aujourd’hui R.N* 186) – il deviendra lui aussi route nationale 190.
Son nom ne doit donc pas étonner, même si le patriotisme et l’esprit de revanche engendrés par la défaite de 1870, encore présente dans toutes les mémoires à la fin du siècle, n’aient pas été étrangers à sa dénomination.
En 1929 puis en 1932, la Municipalité de Nanterre fera étudier deux projets de prolongement au sud vers la rue des Suisses et au nord jusqu’à la Seine.
Ces projets probablement trop ambitieux ne seront pas concrétisés.
Jusqu’à la fin des années 1930, le boulevard desservira essentiellement un tissu pavillonnaire et quelques rares industries dont la Fabrique de colle et gélatine de Nanterre puis la Fonderie de Précision.
Après la deuxième guerre mondiale on constatera une importante mutation de l’habitat avec, sur Nanterre, la réalisation, entre 1949 et 1952, des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom) et l’ensemble de logements construits en 1972 par la Société Montjoie Ile de France : la résidence Ile de France sur Nanterre et la résidence F. Villon sur Rueil, toutes deux conçues par les architectes J. Darras et Y. Bedon à partir de modèles de M. Andrault et P. Parrat.
NATIONAL (boulevard)
Par délibération du 13 décembre 2011, le conseil municipal, sur proposition du conseil général du département des Hauts-de-Seine, décida, contre compensation financière, l’intégration dans le domaine communal de la route départementale RD 990, pour la partie du boulevard National comprise entre la route de Chatou et l’avenue Vladimir-Ilitch-Lénine.

LEMAITRE (rue Thomas)
Voie longue de 670 mètres débutant rue du Marché et se terminant rue Boileau.
C’est l’ancienne rue des Goulvents qui se terminait rue du Vieux Pont jusqu’à la fin du 19ème siècle. Elle fut alors prolongée jusqu’à l’angle de la rue Boileau et de la rue Saint-Germain – devenue depuis Henri Barbusse – afin de faire bénéficier les riverains du passage sous la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain ouvert en 1837 et connu sous le nom de pont de Biais.
En 1871, le Conseil Municipal lui donnera le nom de Thomas Lemaitre pour honorer la mémoire de cet enfant de Nanterre, ancien postillon des messageries royales, devenu postillon  fourrier de la tragédienne Rachel (1821-1858) qu’il accompagnait dans ses tournées en Europe et en Amérique. Le 7 avril 1872, son fils Jean-Baptiste cède à la commune une propriété située 11 boulevard du Midi ainsi que deux titres de rentes américaines contre une pension viagère de 1.250  F.
Sur le terrain du boulevard du Midi sera construite peu après une école de garçons qui deviendra bien plus tard le lycée d’enseignement professionnel Louise Michel.
Par testament du 2 novembre 1872, le même Jean-Baptiste Lemaitre fait du bureau de bienfaisance de la commune son légataire universel en souhaitant qu’une rue de Nanterre porte le nom de son père dont il avait hérité la fortune. Le Conseil municipal avait déjà exaucé ce vœu un an auparavant.
Au n° 21, on pouvait voir jusqu’à la fin des années 1990 la maison très délabrée de Monsieur Paul Morin, industriel, sénateur de la Seine et maire de Nanterre entre 1870 et 1876.
Un peu plus loin, au niveau de la rue Jean Jaurès, en 1921-1922 fut édifiée, de part et d’autre de la rue, une cité-jardin conçue par l’architecte Berry pour loger des familles à faible revenu. Cette cité comportait 92 logements répartis en pavillons jumelés entourés d’un jardin et de quelques petits immeubles. La cité propriété de l’Office départemental de la Seine sera démolie en 1959 et remplacée par un immeuble bien plus imposant surnommé « le Bateau » en raison des galeries donnant accès aux logements, telles des coursives de paquebots.

C’est à l’extrémité de la rue que Charles Heudebert,  pionnier de l’industrie alimentaire fonda en 1906 la Société « l’Aliment Essentiel » fabriquant pains de régimes et biscottes. L’usine s’étendra bientôt sur un vaste périmètre entre les rues du Vieux Pont et Lamartine ; une passerelle aérienne récemment démolie, enjambait la rue et permettait de relier la meunerie au reste de l’usine.
A sa fermeture en 1968, les bâtiments seront transformés pour y accueillir les bureaux de l’administration des impôts, une compagnie d’assurances et plus récemment des logements.

BOILEAU (rue)
Voie publique longue de 487 mètres commençant rue Thomas Lemaitre et se terminant boulevard National.
C’est au 19ème siècle un chemin d’exploitation de la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain.
Bien que son élargissement à 8 mètres soit projeté dès 1864, la voie ne sera réalisée qu’au début du 20ème siècle entre le pont de Biais et la limite de Rueil dans le prolongement de l’ancien chemin du Quignon, sur les terrains que la Compagnie des Chemins de fer acceptera de céder à la ville.
On lui donnera alors le nom de Nicolas Boileau (1636-1711) en l’hommage à l’écrivain français dont les Satires, les Epitres et surtout son Art poëtique édité en 1674 affirment, en vers, les principes d’un idéal littéraire classique érigé au 18ème siècle en dogme que le romantisme abattra avec peine.

MORELLY (rue)

Voie publique longue de 252 mètres, débutant  rue Lamartine et se terminant rue Boileau.
Cette rue fut ouverte lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom).
Elle fut dénommée par délibération du Conseil municipal du 20 mars 1957, en hommage à Morelly, philosophe français du 18ème siècle dont la personnalité et la vie sont mal connues. Il est l’auteur du Code de la Nature en 1755, d’abord attribué à Diderot, où il expose la base du communisme primitif de type agraire qui influença Gracchus Babeuf.

Les squares et allées à l’intérieur de la cité du Vieux-Pont

MORE (square Thomas)
Espace privé donnant sur la rue Paul Langevin, créé lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
Il prit le nom en 1952 de l’homme d’Etat, théologien et humaniste anglais du 16ème siècle, auteur du roman politique et social « Utopie » décrivant une cité insulaire idéale dont la population vit dans une sorte de communisme platonicien.
Son opposition à Henri VIII, qu’il refusait de reconnaître comme chef de l’Eglise d’Angleterre, lui valut d’être condamné à l’échafaud en 1535. Il sera canonisé par Pie XI en 1935.

PELLOUTIER (allée Fernand)
Voie longue de 50 mètres partant de la rue Boileau pour rejoindre la rue Paul Langevin.
Elle fut créée lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom), et dénommée en 1952 en hommage au syndicaliste français (1867-1901) premier secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail et précurseur du syndicalisme révolutionnaire.

PROUDHON (square)
Espace privé ouvrant sur la rue Paul Langevin. Il fut créé lors de la  construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
Ce square reçu en 1952, le nom de Pierre Joseph Proudhon (1809-1865), théoricien socialiste français, élu à l’Assemblée Constituante en 1848. De l’individualisme anarchisant, Proudhon conserva l’éloge de la révolte, des accents libertaires et l’affirmation conforme à l’esprit de 1789, que la liberté et l’égalité sont des droits naturels absolus. Sa pensée influença de nombreux socialistes.

TOLAIN (allée) Voie publique longue de 50 mètres reliant la rue Boileau à la rue Paul Langevin.
Elle fut créée lors de la  construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom).
Elle fut dénommée en 1952 en mémoire d’Henri Louis Tolain (1826-1897) qui fut le porte parole du mouvement ouvrier français sous le Second Empire. Influencé par K. Marx il fut signataire du « Manifeste des 60 » et un des fondateurs de l’Association Internationale des Travailleurs – 1ère Internationale –  en 1864.
Sous l’influence des théories de Proudhon il s’oriente alors vers des positions réformistes. Hostile à la Commune, il sera exclu par le Conseil Fédéral le 12 avril 1871.

SAINT-SIMON (square Henri de)
Espace privé donnant sur la rue Paul Langevin.
Le square fut réalisé lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom) et reçut en 1952 le nom de Claude Henri de Rouvroy comte de Saint-Simon (1760-1825) philosophe et économiste français. Il participa à la guerre d’Indépendance des Etats Unis, puis se consacra à l’étude des phénomènes socio-économiques, élaborant une doctrine qui ouvre à la fois la voie au positivisme et au socialisme humanitaire.

SISMONDI (square)
Espace privé donnant sur la rue Paul Langevin.
Le square fut crée lors de la  construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom).
Cet espace ouvert en 1952 pris le nom de Jean-Charles Léonard de Sismondi (1773-1842) historien et économiste suisse d’origine italienne qui fut un précurseur du dirigisme et eut une certaine influence sur Marx.

VARLIN (rue Eugène)
Voie publique longue de 143 mètres, débutant rue Lamartine et se terminant rue Boileau.
Cette rue fut ouverte lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom) et prit le nom d’Eugène Varlin (délibération du Conseil municipal du 20 mars 1957) en hommage au syndicaliste français, dirigeant de la 1ère Internationale et qui fut une des plus grandes figures de la Commune.
Défenseur acharné de Paris lors de la semaine sanglante, il fut fusillé par les Versaillais le 28 mai 1871.

SELLIER (square Henri)
Espace privé donnant sur la rue Morelly.
Le square fut crée lors de la  construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
Il fut dénommé en 1952 en hommage à l’homme politique (1883-1943), Sénateur, Conseiller général de la Seine, Ministre de la Santé Publique et Maire de Suresnes où il réalisa une des premières « cités-jardins ».
C’est lui qui fonda l’Office Public d’H.B.M de la Seine dont il était l’administrateur, lorsque  fut décidée la réalisation de la cité du Vieux Pont.

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JOURDE (allée François)
Voie longue de 85 mètres partant du boulevard National pour rejoindre la rue Morelly. A été ouverte lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
Prendra en 1952 le nom de François Jourde (1848-1893) en mémoire de ce membre du Comité Central de la garde nationale et délégué de la Commune de Paris aux finances en 1871. Il suivit la minorité proudhonienne et s’opposa aux mesures révolutionnaires. Déporté en Nouvelle Calédonie en 1872, il s’en évada avec H. Rochefort en 1874.

FOURIER (square Charles)
Espace privé donnant sur la rue Morelly.
Le square fut  réalisé lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom).
Il prendra en 1952 le nom de Charles Fourier (1772-1837) philosophe et économiste français qui dressa d’une façon détaillée, poëtique et savoureuse, le plan d’une cité harmonieuse (le phalanstère) où l’homme s’épanouirait dans le travail devenu l’expression profonde de chacun.

CABET (allée Etienne)
Voie publique longue de 78 mètres reliant le boulevard National à la rue Morelly.
Cette voie fut créée lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
La voie porte le nom d’Etienne Cabet (1788-1856) philosophe et théoricien socialiste français qui tenta de fonder une communauté idéale au Texas.

CAMPANELLA (square Thomas)
Espace privé donnant sur la rue Morelly et qui fut créé lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
On lui donna le nom de Thomas Campanella (1568-1639) philosophe italien, dominicain suspecté d’hérésie, puis accusé d’avoir pris la tête d’une révolte paysanne en Calabre et qui passa 27 années en prison. Sa Cité du Soleil décrit une cité théocratique idéale, fondée sur la communauté de vie.

DIDEROT (square Denis)
Espace privé donnant rue Morelly. Elle fut réalisée lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont (voir à ce nom) et dénommée en hommage à l’écrivain et philosophe français (1713-1784) (voir rue Diderot).

BLANQUI  (allée Auguste)
Voie publique longue de 70 m débutant boulevard National et se terminant rue Morelly.
Elle fut ouverte lors de la construction des 620 logements de la cité du Vieux Pont.
La voie fut dénommée en 1952 en hommage à Louis Auguste Blanqui théoricien de l’action révolutionnaire (1805-1881) qu’il pratiqua dès 1824. Très populaire parmi les ouvriers français particulièrement sous le Second Empire, ses idées révolutionnaires lui valurent de passer 43 années de sa vie en prison ou en résidence surveillée.

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La cité du Vieux-Pont

 

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