Jean Simon Bonnemain (1743-1830), habitait à Nanterre, depuis le milieu des années 1770 jusqu’en 1830, date de son décès à l’âge de 87 ans. Il a inventé un « régulateur du feu », qui appliqué à divers appareils de chauffage, permettait d’obtenir une chaleur constante…
Ayant lui-même trouvé de nombreuses applications à son invention, il est considéré comme le pionnier du chauffage central à eau chaude. C’est ce que rappelle Mme Emmanuelle Gallo dans sa thèse de doctorat « Modernité technique et valeur d’usage, le chauffage des bâtiments d’habitation en France – Université Panthéon – Sorbonne – décembre 2006 ».
Résumé de la thèse
Mme Gallo a transmis, en septembre 2017, à la Société d’Histoire de Nanterre les deux documents suivants qui, permettent d’enrichir le contenu de notre site:
Extrait de la partie de sa thèse concernant Jean-Simon Bonnemain
Chronologie de la vie et de l’activité de Jean-Simon Bonnemain
Pour lire l’article de la SHN publié dans le journal municipal Nanterre-Info en novembre 2013,
cliquer sur l’image ci-dessus
Nanterrien
Nés à Paris mais devenus Nanterriens, M. et Mme Bonnemain ont habité à Nanterre jusqu’à la date de leur décès : 1830 pour Monsieur et 1848 pour Madame.
La « parcelle Bonnemain » figure nominativement sur le «plan détaillé du Bourg de Nanterre levé en 1778 et 1781». Jean Simon Bonnemain, alors âgé de 35 ans, devait donc en être le propriétaire depuis quelques années. Selon ce plan, la superficie de la propriété couvre 3.400 toises soit 12.916 m2 ou 1,3 hectares et plusieurs bâtiments (maison d’habitation et dépendances) y sont construits .
En 1777, année où il présente un mémoire devant l’Académie Royale des Sciences, un couvoir à poussins fonctionne dans son élevage de poulets installé à Nanterre grâce au calorifère à circulation d’eau chaude qu’il a inventé. Cette invention permet l’incubation artificielle des œufs.
Il demeure à Nanterre jusqu’à la date de son décès à 87 ans le samedi 13 janvier 1830 à 10 heures du matin. L’acte d’état civil signé par le maire M. SANNE comporte le nom des trois témoins ayant eux-aussi signé l’acte : le sieur Jean-Baptiste Durand propriétaire âgé 50 ans, le sieur Ambroise David Lefebvre propriétaire âgé de 53 ans et le sieur Denis Henri Malo marchand de chevaux âgé de 54 ans, demeurant tous trois à Nanterre.
Quelques années plus tôt, dans les Registres Paroissiaux, figure l’acte qui certifie que « Auguste Pierre Bonnemain a été baptisé en cette paroisse de Nanterre l’an 1788, le 20ème jour du présent mois de novembre, né au 18ème du même mois, fils de messire Jean Simon Bonnemain, phisicien privilégié du roi, et de Anne Geneviève Desbordes sa légitime épouse…. »
Comme l’atteste le Rôle de la Taille de la paroisse de Nanterre de 1786, conservé aux Archives Nationales, il est imposé à la taille à hauteur de 24 livres.
Les tableaux du Recensement de l’an II (janvier 1794) de la commune de Nanterre indiquent que le foyer des Bonnemain rassemble sept personnes, Jean Simon, sa femme, leurs deux enfants et trois domestiques.
Pendant la Révolution, le 16 pluviôse de l’an II, le conseil général de la municipalité de Nanterre nomme le citoyen Bonnemain, membre de la Commission chargée de regrouper et purifier le « salpêtre républicain » destiné à produire la poudre pour les armées de la République.
Les Lettres Patentes
Jean Simon Bonnemain ayant obtenu l’approbation de l’Académie Royale des Sciences pour son invention du « régulateur du feu », le roi Louis XVI écrit qu’il a « fait rendre par son Conseil d’Etat le 11 février 1783 un arrêt qui ordonne que de Lettres Patentes lui soient adressées. Elles débutent ainsi:
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à nos aimés et féaux conseillers, les gens tenant notre cour et Parlement de Paris, Salut
Notre cher et bien-aimé, le Sieur Jean Simon Bonnemain, phisicien mécanicien, nous a fait exposé qu’après quinze années d’expériences coûteuses…
Pour lire l’intégralité de ces « Lettres Patentes » enregistrées par le Parlement de Paris , cliquer sur l’image ci-dessus.
Source: Archives Nationales
Retour en haut de la page
Inventeur et scientifique
sources BnF (Bibliothèque nationale de France) et site Gallica de la BnF
Extraits des registres de l’Académie royale des sciences.
« Nous nous bornerons à dire que cette manière de régler la chaleur réunissant à la simplicité des moyens la précision des effets, étant d’ailleurs applicable à différents usages en diminuant la consommation des matières combustibles, nous paraît mériter les éloges et l’approbation de l’académie. M. Bonnemain ne peut être trop encouragé à en suivre les applications qu’il se propose d’en faire, et qui ne peuvent manquer d’être utile au public ».
Signé Daubenton, Desmarrets et Condorcet., le 14 août 1782
Extraits des registres de la société royale de médecine.
« On peut, d’après ces détails, juger de l’utilité du moyen proposé par le sieur Bonnemain, pour rendre l’usage des bains domestiques plus commode et leurs effets plus favorables pour la santé. On connaît toute l’étendue des avantages que procure en médecine de ce genre de secours: Tout ce qui peut contribuer à rendre l’usage plus fréquent tout en permettant en même temps en diminuant les soins et les peines qu’il entraîne, ne peut qu’être accueilli favorablement par la société ; le moyen proposé par le sieur Bonnemain nous paraît propre à remplir ses vues, et nous pensons en conséquence que la compagnie doit lui accorder son approbation. ».
Au Louvre, le vendredi 26 septembre 1788. Signé, de Fourcroy , Tillet et Thouret.
Le décret de la faculté de médecine de l’Université de Paris.
« Ladite faculté de médecine a jugé, conformément au rapport de Messieurs ses commissaires que ces régulateurs du feu du sieur Bonnemain ne pouvaient être que très utiles, et en conséquence elle l’a approuvé unanimement, désirant que comme le dit la société royale de médecine, comme il l’a annoncé, cherche à perfectionner encore l’usage de ce moyen, en l’appliquant aux poêles des appartements, pour en établir la température toujours au même degré… »
Signé, Edme Claude Bourru, doyen.
Pour lire le texte original de ces décisions
De nombreux autres documents, la plupart consultable sur Gallica, attestent de l’activité et des inventions de Jean Simon Bonnemain. Dont: Observations sur l’art de faire éclore et d’élever la volaille sans le secours des poules, ou Examen des causes qui ont pu empêcher de donner suite aux diverses tentatives faites en Europe pour imiter les Égyptiens dans l’art de faire éclore… les oiseaux domestiques… par le moyen d’une chaleur artificielle … par M. Bonnemain (membre de l’Athénée des arts).
Les Merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes. [4], Éclairage, chauffage, ventilation, phares, puits artésiens, cloche à plongeur, moteur à gaz, aluminium, planète Neptune / par Louis Figuier Louis (1819-1894).
Pour lire le Rapport sur un Alambic présenté devant le Lycée des Arts, cliquer sur l’image.
Compte rendu à la Société d’agriculture de Paris de ses travaux faits, commencés et projetés, depuis le 30 mai 1788, jusques et compris le 30 septembre 1793, an 3 de la République française ; et de l’emploi des fonds qui ont été mis à sa disposition pendant cet espace de temps . Par J.-L. Lefebvre, son agent-général, secrétaire par interim, et l’un des rédacteurs de la Feuille du cultivateur
Procès-verbaux des séances de l’Académie (Académie des sciences)
Procès-verbaux des séances de l’Académie tenues depuis la fondation de l’Institut jusqu’au mois d’août 1835 : publiés conformément à une décision de l’Académie par MM. les secrétaires perpétuels / Institut de France, Académie des sciences
Bazar parisien, ou Annuaire raisonné de l’industrie des premiers artistes et fabricans de Paris : offrant l’examen de leurs travaux, fabrications, découvertes, produits, inventions, etc. : ouvrage utile à toutes les classes de la société par Malo, Charles (1790-1871)
Page consacrée à Jean Simon Bonnemain
Page suivante
Histoire de l’industrie et exposition sommaire des progrès réalisés dans les principales branches du travail industriel (3e édition) / Auteur : Maigne, W. (1819-1893)
Page consacrée à Jean Simon Bonnemain
Page suivante 1
Page suivante 2
Page suivante 3
Retour en haut de la page
Des reproductions à l’échelle de l’invention, le « thermostat » de Jean-Simon Bonnemain, sont proposées aujourd’hui aux musées.
Pour lire, cliquer sur l’image