La rue Elisée-Reclus autrefois chemin des Gouttières – décembre 1997

Le communard et célèbre géographe Élisée Reclus a donné son nom au chemin des Gouttières, sur les pentes du Mont-Valérien, suite à la délibération du Conseil municipal en date du 19 août 1932.
Une habitante actuelle de la rue à la vue de  la carte postale ci-contre se souvient…
« Lorsque mon père est rentré en France en 1919, après trois années de captivité, nous habitions à Puteaux.. Notre père, indépendant depuis sa jeunesse, voulait vivre libre et prendre sa vie en mains tout de suite.
Apprenant que des terrains du Mont-Valérien étaient à vendre à des prix abordables, il en trouva un à Nanterre, chemin des Gouttières et le trouva à son goût car sur ce terrain il y avait un chalet en bois ; on pouvait même avoir en plus un âne et une voiture.
Nous sommes venus de Puteaux à pied et avons découvert notre future résidence. C’était en septembre 1919…
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Qui était Elisée Reclus ?

Élisée Reclus, né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15 mars 1830 et mort à Thourout en Belgique le 4 juillet 1905, est citoyen du monde avant l’heure, précurseur de la géographie sociale, de la géopolitique, de la géohistoire. Communard, militant et théoricien anarchiste, il fut contraint de s’exiler à Londres, puis en Irlande, après le coup d’état du 2 décembre 1851. Son retour en France  ne s’effectue qu’en 1857 après un séjour à la Nouvelle-Orléans (1853 – 1855) et en Colombie. .
Il rentre à la société de Géographie le 2 juillet 1858.
De 1859 à 1868, il écrit des articles fort remarqués de géographie, de géologie, de littérature, de politique étrangère, d’économie sociale, d’archéologie et de bibliographie, à l’influente Revue des deux Mondes. En, la maison Hachette recrute Élisée Reclus pour rédiger des guides pour voyageurs (guides Joanne), dont le Guide du voyageur à Londres et aux environs (1860), ce qui l’amène à parcourir la France et divers pays d’Europe occidentale.
Durant la guerre de 1870, puis la Commune de Paris, il s’engage activement dans l’action politique et militaire. À l’automne 1870, pendant le siège de Paris par les Prussiens, il s’engage comme volontaire au 119e bataillon de la Garde nationale puis dans le bataillon des aérostiers dirigé par le photographe Nadar qui devient un ami intime. En décembre, il participe, avec André Léo, Benoît Malon et son frère Élie Reclus, à la création du journal La République des travailleurs.
Après la proclamation de la Commune, le 18 mars 1871, il s’engage comme volontaire dans la Fédération de la Garde nationale.  En avril 1871,  il est fait prisonnier le fusil à la main par les Versaillais à Châtillon. En novembre 1871, il est condamné par le Conseil de Guerre à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Sa peine fut commuée en bannissement à la suite d’une démarche de nombreux savants français et étrangers.

Il fut un pédagogue et un écrivain prolifique. Parmi ses œuvres majeures figurent  La Terre en 2 volumes, sa Nouvelle Géographie universelle en 19 volumes parus de 1875 à 1893, L’Homme et la Terre en 6 volumes, ainsi que Histoire d’un ruisseau et Histoire d’une montagne. Il a aussi  publié environ 200 articles géographiques, 40 articles sur des thèmes divers, et 80 articles politiques dans des périodiques anarchistes.
La Nouvelle Géographie universelle, en français ou en traduction est lue dans le monde entier, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud aussi bien qu’en Australie, en Perse ou en Chine. Ce qui lui vaut une célébrité internationale, unique pour un géographe de langue française et qui en fait, de son vivant, un égal en renommée planétaire de Victor Hugo ou de Louis Pasteur.

Pour approfondir la connaissance de sa vie et de son œuvre
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La revue, de géographie et de géopolitique, Hérodote, publiée par l’Institut Français de Géopolitique le considère très justement comme l’un des géographes les plus importants de son temps, au point d’avoir consacré deux numéros entiers à son œuvre en 1981 et 2005.

Son importante correspondance a été publiée dans 3 volumes, où l’on peut découvrir qu’il a résidé à Nanterre, au 19 route de Cherbourg (aujourd’hui avenue du maréchal Joffre) en 1890 et 1891.

Lettre à Nadar, le célèbre photographe à qui l’on doit les photos d’Élisée Reclus ci-dessus et ci-dessous, depuis Nanterre le 28 septembre 1890.

Lettre à Mlle de Gerando, depuis Nanterre le 2 avril 1891.

Il a aussi accordé, à son domicile de Nanterre, un entretien à Edmond Le Roy, dont le compte-rendu  paraît dans le Journal Gil Blas du samedi 2 mai 1891.

 

 

 

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