Dès le 30 août 1939, à la demande du gouvernement, la municipalité organise l’évacuation des écoliers pour le département du Loir-et-Cher, celui-ci ayant été désigné par l’administration pour les accueillir au sein de familles ou dans des lieux collectifs (châteaux réquisitionnés, écoles…). Environ 350 enfants, dont les familles ont accepté l’évacuation, sont dispersés par école dans une vingtaine de petits villages du Val-de-Loire. Ils sont encadrés par des enseignants nanterriens. Malgré toutes les difficultés rencontrées (manque de fournitures scolaires, conditions de vie, désarroi affectif…) leur scolarité doit être poursuivie. C’est le début d’un long périple qui les amènera à changer de famille d’accueil, de lieu d’hébergement (la colonie de Hautefeuille en accueillera une centaine jusqu’à la fin de l’occupation), d’allers-retours à Nanterre au gré des évènements et de la pénurie qui règne en Île-de-France.
L’histoire des élèves de René Voirin est remarquable : le 16 juin 1940, cet enseignant de l’école Voltaire part du château de Hautefeuille, réquisitionné par les troupes allemandes, avec 19 garçons de 12 à 14 ans. Après avoir traversé la France en camions militaires ou sanitaires et à pied, ils arrivent à Mauvezin dans le Gers le 23 juin. Durant leur parcours, ils ont dû faire face à de nombreuses difficultés : bombardements, ravitaillement, hébergement, intempéries… C’est à Mauvezin qu’ils ont passé leur certificat d’études avant de revenir à Nanterre, le 4 septembre 1940, en train cette fois. En parallèle des évacuations organisées par la ville, d’autres enfants sont éloignés de Nanterre par leur famille, envoyés chez des parents ou des amis en province afin de les protéger des bombardements, et avec l’espoir qu’ils y soient mieux nourris. Le grand chaos de juin 1940 a jeté parents et enfants sur les routes de l’exode.
La vie de ceux restés à l’école
Le gouvernement décide de maintenir la rentrée scolaire le 2 octobre 1939, sauf en région parisienne et au nord-est du pays, au regard de la menace que les évènements font peser sur les populations. En 1939, Nanterre dispose de six groupes scolaires : Voltaire, Plateau, Petit-Nanterre, Centre, Victor-Hugo et Jules-Ferry. La réouverture des écoles se fait progressivement durant l’automne et l’hiver 1939-1940. Même réquisitionné par les troupes allemandes, il a été entendu avec l’occupant que chaque groupe scolaire garderait ouvertes deux de ses trois écoles (filles, garçons, maternelles), ce qui permettra d’appliquer les nouveaux programmes élaborés par le gouvernement de Vichy. Les effectifs scolaires fluctuent selon les évacuations et les arrestations. Les cantines ne peuvent plus fonctionner par manque de personnel, pénurie alimentaire et réquisition de matériel.
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Prolonger la lecture
Journal d’exode des enfants de Nanterre, du 16 au 23 juin 1940
Nanterre juin 1940 : bombardements, exode, occupation – octobre 2017
Bulletins de la Société d’Histoire de Nanterre
Bulletin N°3 – Vive Nanterre libéré
Bulletin N°28 – Les trois Fontanot Bulletin N°16 – Nanterre 1939-1945