Voyages sur la Seine en bateau à roues à aubes – septembre 2022
Le 7 juin 1836, depuis la rive de la Seine, au Petit-Nanterre, les Nanterriens peuvent voir un bateau à vapeur équipé de roues à aubes, le Théodore. C’est le jour de l’inauguration d’un service régulier pour passagers entre Paris et Rouen.
Le Théodore, qui est parti du quai d’Orsay à Paris, en aval du Pont Royal, a franchi de nombreux obstacles depuis son départ. Il est passé sous des ponts aux arches très étroites, il a dû prendre garde aux baissiers de Neuilly et d’Argenteuil. Maintenant, il attend son tour, près de la rive de Bezons et de l’extrémité de l’île Saint-Martin, pour franchir la cascade de 60 centimètres de dénivelé du pertuis-de-la-Morue. L’endroit est dangereux car il faut éviter, après ce passage, de s’échouer sur le banc de sable que le courant a constitué. Les Nanterriens ont le loisir de regarder cette vaste embarcation de 52 mètres de long et de 4 m de large, construite en fer et dotée d’une puissante machine à vapeur de 40 cv, dont la fumée épaisse s’élève dans les airs. Pouvant transporter 250 passagers, ce bateau, assure chaque jour le transport des voyageurs de Paris à Rouen. Chacun a droit à 25 kilos de bagages gratuits et peut se rendre dans l’un des 18 points intermédiaires desservis par la ligne. Il faut quatre heures pour rejoindre Le Pecq, première étape du voyage. L’arrivée à Rouen s’effectue vers 22 heures, avec possibilité de correspondances pour aller par voie d’eau jusqu’au Havre
Une ligne très fréquentée
Malgré sa lenteur, la ligne est très fréquentée, car son tarif bon marché et la vaste capacité d’accueil de ses bateaux, la rendent accessible au grand nombre. À l’avant des bateaux, sur les banquettes en bois, mais abritées de la pluie, se trouvent les places les moins chères. Elles sont occupées par les ouvriers, les nourrices, les blanchisseuses et les commerçants, tandis les bourgeois préfèrent les premières classes.
Comparé à la diligence, le voyage en bateau à roues à aubes s’effectue en douceur, sans les inévitables cahots qu’il faut supporter sur les routes.
Le plaisir du voyage
Si le voyage est souvent lié à la nécessité, il correspond à un nouvel art de vivre pour un certain nombre de voyageurs. Le confort du bateau à roues transforme le vécu du voyage. La circulation sur une Seine non canalisée, dans des sites encore naturels que l’on prend plaisir à découvrir, la beauté des paysages devant lesquels on ressent des émotions, font du bateau à roues un véhicule romantique. C’est par lui que se vulgarise le plaisir du voyage, c’est en quelque sorte le début du tourisme. D’ailleurs, des guides édités par les compagnies sont mis en vente à bord des Dorades ; très bien faits, ils fournissent des informations pratiques, comme le nom du capitaine, la puissance du navire, les tarifs, les horaires et les liaisons, mais aussi des informations historiques ou descriptives sur les localités desservies et sur le fleuve.
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