La Boule à Nanterre: Histoire et mémoires d’une place.

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_01Le samedi 17 septembre 2016, conférence sur le le thème: « Histoire et mémoires d’une place », présentée par la Société d’Histoire dans une salle de la « Villa Allez », 19 rue Gambetta à Nanterre.
Consacrée à l’histoire de la place de la Boule toute proche, cette conférence de la SHN, animée par Jeannine Cornaille,  a rassemblé plus de 80 participants arrivés, pour la plupart, à bord d’un petit train dans lequel ils avaient embarqué à la Villa des Tourelles, siège de la SHN.

Tous les panneaux qui furent présentés et commentés au cours de cette conférence, sont repris ci-dessous. Un simple clic sur chaque image permet d’ouvrir chacun des panneaux d’exposition dans une nouvelle fenêtre. La fermeture de l’image ramène à l’endroit de lecture quitté.
Ci-dessous le sommaire de cette conférence, qui permet d’accéder directement à chacun des thèmes en cliquant sur son nom.

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La place de la Boule apparait sur les cartes au début du XVIIIe siècle.diaporama_la_boule_patrimoine_2016_03Nanterre est située géographiquement à mi-chemin entre Paris et Saint-Germain. Traversée par la route de Paris, c’est à dire l’actuelle avenue Georges-Clemenceau, elle se trouve sur l’itinéraire qui relie ces deux villes par une « route royale », trajet emprunté par le roi et la cour lorsqu’ils quittaient le château royal du Louvre pour se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye.
De Paris, en arrivant à Nanterre, il fallait emprunter le Vieux chemin de Paris (aujourd(hui rue Sadi-Carnot), qui rejoignait le bourg au niveau de la porte de Paris, puis traverser ensuite le village par la rue de Saint-Germain (aujourd’hui rue Henri-Barbusse), et enfin poursuivre par la route de Chatou pour rejoindre Saint-Germain.
Le Vieux chemin de Paris était très pentu, d’où une circulation délicate voire dangereuse pour les carrosses. Après la création de la place de La Boule et de la rue de la Boule royale, actuelle rue Gambetta, en pente plus douce, le danger était réduit.
Sur le plan de 1733, où la place de la Boule est présente, on peut visualiser  la route, qui de Courbevoie traverse Puteaux, Nanterre, puis la place de la Boule d’où partent deux nouvelles rues : la rue de la Boule royale et la route de Cherbourg (l’actuelle avenue du Maréchal-Joffre), en direction de Rueil et Saint-Germain.
Le poste numéro 1 des Messageries royales, installé à la Boule, est un relais de poste aux chevaux, qui permet aux attelages de changer de chevaux. C’’est aussi une auberge à l’enseigne de la Boule royale, d’où viendrait le nom donné à la place.

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Le relais de la poste royale en 1778

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_04Ce relais de la poste royale aux chevaux comprend, en 1778, deux maisons, trois cours, deux jardins, trois écuries et un puits. À cette époque, le sieur Petit est maître de poste.
Le roi et la cour, les voitures de la Poste aux lettres, y ont priorité pour changer leurs attelages. Y viennent également les turgotines, carrosses mis en service par Turgot, ministre de Louis XVI pour assurer le transport des voyageurs entre Paris et Rouen.
En 1830, un service de diligences, relie Paris à Rouen. Elles peuvent transporter de 15 à 20 personnes. Elles sont tirées par des attelages de cinq à six chevaux. Nanterre, puis Saint-Germain sont les deux premiers relais du parcours. Dans les côtes un peu raides, les voyageurs descendent pour soulager les chevaux et marchent à pied près du véhicule.
En 1837 est inauguré le chemin de fer Paris-Saint-Germain, qui connaît immédiatement un grand succès. La gare de Nanterre est mise en service dès le début de 1838. D’autres lignes vont suivre, en particulier la ligne Paris-Rouen, en 1843 (qui passe à Nanterre), et qui va entrer en concurrence avec le service de diligence.

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La villa Allez

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_05Vers 1880, Nanterre est un village aux activités essentiellement agricoles. On y cultive notamment la vigne et les céréales ; on s’oriente vers les cultures maraîchères et l’élevage intensif des vaches laitières pour la production de lait. Contrairement à Puteaux et Suresnes qui sont déjà très industrialisées, Nanterre reste une bourgade agricole. Ce qui conduit des Parisiens fortunés à acheter des terrains pour y construire leur résidence secondaire. Paris étant surpeuplée, ils viennent chercher ici le calme de la campagne.
Cette belle villa est la maison de campagne de la famille Allez, riches quincailliers parisiens, qui confient aux architectes Dubois père et fils la mission de  la concevoir et de mener à bien sa réalisation. Son architecture reflète la mode des années 1880 : emploi de brique et de pierre, emploi de carreaux de céramique pour décorer les écuries, grand parc autour de la maison, des serres…

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Le tramway : à vapeur en 1890, électrique en 1904.

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_06En 1890, la ligne du le tramway à vapeur de Paris à Saint-Germain passe par La Boule. Des rails sont installés sur la route de Paris et celle de Cherbourg.
Le tramway, surnommé la « bouillotte »  comprend deux wagons, l’un réservé aux voyageurs de deuxième classe et le deuxième séparé en deux classes. En queue de rame, un fourgon transporte colis et bagages et … quelquefois les resquilleurs qui ne craignent pas les cahots. A l’origine une locomotive Francq tracte le tramway.

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La station du tramway et l’actuelle rue Gambetta

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_07Dans le pavillon équipé d’un guichet pour la délivrance des tickets, une salle d’attente est proposée aux voyageurs. Tout autour de la place de la Boule et le long de la rue Gambetta de nombreux commerces assurent une grande activité.


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La place et l’actuelle avenue Georges-Clemenceau

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_08Les locomotives Francq manquant de puissance elles sont remplacées par des machines plus puissantes numérotées de 21 à 37. Conduites par deux hommes, « la bouillotte » tire le convoi jusqu’à Saint-Germain-en-Laye.

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La place et l’actuelle avenue du Maréchal-Joffre

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_09La place et ses environs se sont urbanisés. Habitations, cafés, marchands de vin, épicier, garages,… sont maintenant présents autour de la place. Les maisons affichent le style régional à un ou deux étages et à toit de tuiles plates.


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La place et l’un de ses cafés.

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_10Les cafés y sont nombreux. Le vélo est à la mode. Une piste cyclable court le long de l’avenue Georges-Clemenceau et les cyclistes n’hésitent pas à faire une halte dans les cafés qui bordent la place.
La place n’est pas seulement un lieu de circulation. Les fêtes d’automne y ont lieu en 1900 avec fête foraine, avec manèges, loteries, stands de tir qui s’y installent pour la durée de trois semaines. Le dimanche, des jeux sont organisés : grimper au mât de cocagne, des jeux pour les enfants et le soir on tire un feu d’artifice.

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 1935 – L’autobus remplace le tramway

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_11Entre les deux guerres, Nanterre s’industrialise, de nombreuses entreprises s’y installent. Des usines aussi importantes comme Lorilleux, alors l’un des principaux fabricants d’encres d’imprimerie, les automobiles Simca, les batteries Dinin, la Télémécanique ; …  sont installées le long des avenues Georges-Clemenceau et du Maréchal-Joffre. À partir de 1935, un service d’autobus, le 158, va desservir la ligne Paris-Saint-Germain. Les autobus seront plus nombreux au moment des heures de pointe, au moment de la sortie des ouvriers.


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1950 – Création de l’avenue Lénine

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_12Avant cette date, pour se rendre à Chatou, la traversée du vieux centre historique de Nanterre était obligatoire, ce qui, avec l’accroissement du nombre de voitures automobiles, rendait la circulation difficile. En 1950, une nouvelle route est ouverte qui part de La Boule en direction de Chatou. Cette création s’accompagne de la démolition des maisons qui bordaient la place. Un nouveau découpage de l’espace se forme entre la rue Gambetta et l’avenue Lénine.

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1959 – Création de l’avenue Joliot-Curie

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_13Pour relier la place de La Boule et la place de Belgique à Courbevoie, une nouvelle route est ouverte en 1959. Ce qui a pour effet de morceler l’ancienne propriété de la famille Allez. Le parc est littéralement coupé en deux.

 
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La place de La Boule vers 1955

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_14Endroit très fréquenté à cette époque sur la place, l’ancien café « des Deux piliers », situé à l’angle de la rue Paul-Vaillant Couturier. Sur la place, des arbres et un arrêt d’autobus.


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La place dans les années 1960

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_15À l’angle de l’avenue Joliot-Curie et de l’avenue Georges-Clemenceau, trois nouveaux bâtiments, l’un de 16 étages et les deux autres de 7, sont édifiés au cours des années 1960-1961 par la société  HLM de la vallée de la Seine. 289 familles y habitent alors.

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Vue aérienne vers 1965

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_16Le contraste est saisissant entre les nouvelles constructions et le reste de la place. On retrouve les grands immeubles, le bâtiment Motta (fabricant de crèmes glacées) à l’angle de la rue Gambetta et de l’avenue Lénine, autrefois garage inachevé, puis siège social de l’entreprise Motta et actuellement siège de la Communauté d’agglomération du Mont-Valérien. La clinique de La Boule, qui s’est installée dans la Villa Allez, est encore entourée de beaux arbres.


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En 1971 – l’autopont

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_17Aux heures de pointe, sur la place de la Boule, le développement continu de l’automobile ne cesse d’aggraver le problème de la circulation. Sept routes, dont la majorité à grande circulation, aboutissent sur la place et y créent d’interminables bouchons. Pour tenter de mieux répartir les véhicules, un autopont est construit à titre provisoire ( !). Cet aménagement entraîne l’élargissement de la chaussée et la suppression de la piste cyclable. 


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1971 – Un nouvel immeuble à la place de la petite forêt

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_18Autre changement à l’allure générale de la place : la disparition complète de la « petite forêt » au profit de la  construction d’un grand immeuble d’habitation et de surfaces commerciales sur le terrain ainsi « libéré ».

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Le démontage de l’autopont en 2000 et 2001

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_19L’autopont qui devait être « provisoire » a résisté pendant près de 30 ans: Sa présence a perduré sur la place de la Boule jusqu’en 2000 ! Un tunnel remplace cet autopont, donnant à la place un aspect plus esthétique, tout en assurant une circulation plus fluide.


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La place dans les années 2010

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_20L’îlot compris entre l’avenue Georges-Clemenceau, la rue Paul-Vaillant-Couturier et la rue des Suisses a été modernisé, le cinéma de La Boule démoli.
Les petites maisons dans l’îlot compris entre l’avenue Lénine et l’avenue du Maréchal-Joffre disparaissent.
Quelques arbres, vestiges du parc Allez, témoignent encore de l’existence passée la regrettée « petite forêt »..

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Une place qui se transforme

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_21Un nouvel immeuble à l’angle de la rue de Saint-Cloud et de la place permet de reloger plusieurs locataires qui habitaient dans les HLM de la vallée de la Seine (devenus France-Habitations), au coin de l’avenue Joliot-Curie et de l’avenue Georges-Clemenceau.


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Chantier avenue Lénine 

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_22L’îlot compris entre l’avenue Lénine et l’avenue du Maréchal-Joffre est en chantier. De nouvelles résidences complètent les constructions bâties sur l’emplacement de l’ancienne usine Dinin.

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Future arrivée du métro et du tramway T1, place de la Boule

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_23Le tracé prévu de la ligne 15 du métro du Grand-Paris, desservant les villes de la banlieue sans passage obligé par la Capitale, doit passer à La Boule où une gare sera construite. Le prolongement de la ligne T1 du tramway doit aussi emprunter ce chemin.


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La future station de La Boule inaugurée symboliquement par le Maire de Nanterre en novembre 2012

diaporama_la_boule_patrimoine_2016_24En 2015, le maire inaugure de façon symbolique la future arrivée du métro.

 

Depuis le XVIIIe siècle, la physionomie de la place de la Boule, et des rues qui y arrivent, a largement été marquée par les moyens de transport du moment : la poste aux chevaux pendant l’Ancien Régime, la cohabitation du transport hippomobile le tramway de 1890 jusqu’au début du XXe siècle, puis les autobus et l’automobile, et demain toujours l’automobile, les autobus, le métro et le tramway.

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Les 7 rues qui convergent vers la place de la Boule dans le Dictionnaire Historique des rues de Nanterre

Pour accéder au texte concernant chacune des rues, cliquer sur son nom.

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Prolonger la lecture

Articles publiés dans Nanterre-Info

La place de la Boule, autrefois la Boule Royale (1) – novembre 1994
La place de la Boule, autrefois la Boule Royale (2) – décembre 1994

La rue de Saint-Cloud autrefois chemin de Saint-Cloud – mai 1997

L’avenue Georges-Clemenceau, autrefois route de Paris (1) – janvier 1995
L’avenue Georges-Clemenceau, autrefois route de Paris (2) – fevrier 1995
Les démolitions de l’avenue Georges-Clemenceau – avril 2005

L’avenue du Maréchal-Joffre autrefois route de Cherbourg (1) – mai 1995
L’avenue du Maréchal-Joffre autrefois route de Cherbourg (2) – juin 1995

L’avenue Joliot-Curie – avril 1996

La rue Paul-Vaillant-Couturier autrefois route du Calvaire, puis … – mai 1996

La rue Gambetta autrefois chemin de la Boule-Royale – mars 1996

Ouvrage publié par la SHN

Si la Boule était contée…

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Le document de cette conférence en format pdf est disponible ici dès maintenant.
logo_lettre_SHNAdresse courriel pour prendre contact avec la Société d’Histoire de Nanterre.

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 contact@histoire-nanterre.com

 Société d’Histoire de Nanterre
Villa des tourelles
9 rue des Anciennes-Mairies
92000 NANTERRE

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